Sylvie Delame
Née à Paris, puis une enfance portée par les vents de norois et le remue ménage des tempêtes
du littoral Manchois. Comme le flux et le reflux de la vague qui se renouvelle sans cesse on apprend vite que rien est acquis. Dans un Balayage d’images et de sons entre la corne de brume, entre les figures de proues emblématiques rentrant au port, les bananiers, paquebots, ferries en partances;
l’imaginaire s’est nourrit et des passions sont nées.
Aux beaux arts de Rouen, Sylvie Delame s’oriente d’abord vers le graphisme, puis au cours de voyages multiples, influencée par l’archéologie qu’elle découvre, elle se met à travailler la matière dans des compositions abstraites.
Explorations menées séparément, les différentes techniques se réunissent aujourd’hui dans un travail sur le thème du corps ; à la limite du figuratif, les sables, les pigments métalliques brouillent les pistes et renforcent les contrastes avec un certain graphisme. L’anatomie masculine dans le mouvement et la tension, la physiologie de sa peau à la surface de profondeurs sourdes, expriment directement la réalité intérieure de la personne, « L’être-là du Corps ».
Sylvie Delame vit et travaille à Vannes, Morbihan.
Autoportrait en sous-main
Autoportrait introspectif au delà de l’ apparence, des gribouillis pour métaphore offerts au regard de chacun , sans célébrer l’image, révèle sa présence.
Corps abstrait
Le corps de passage n'est qu'un possible chemin vers des espaces du dedans d'où se dégagent des paysages de l'être. Depuis l'antiquité l'homme apporte un soin tout particulier à son image, son corps n'est qu'un objet occupant un espace pris dans un temps , il ne peut se contempler de face et s'illusionne au détour d'un miroir, d'une photo, ou d'un regard complaisant, et séduit par obligation. Pourtant cette image du corps, habitacle à la géographie compliquée, à la forme bien souvent modifiée, au volume amplifié, saisie dans l'immédiateté, révèle au détour d'un geste ou d'un mouvement le combat intérieur de l'être qui veut avérer sa présence.
Je veux « zoomer » des paysages intérieurs, brouiller l'écriture à l'aide
de fausses lignes de fuite, de griffures, de biffures, d'accumulation de
matière, et au delà de l'apparence narcissique souligner l'influx nerveux
du corps ramassé dans sa stupeur d'être. Je ferai un Voyage au chemin long qui passera par la mise en pièces de corps, par la mise à jour de morceaux de nudité, avant que cette cité intérieure ne dévoile assurément des possibles.
Chaque tableau, ainsi présenté, est un chapitre à développer.
Spatialité
Le corps abstrait-espace-temps donne matière à l’espace et passe à travers le temps. Capteur et traducteur
d’énergie, dépassant ses limites, ce corps toujours en mouvement bien qu’en déséquilibre permanent, est un langage non verbal qui veut avérer sa présence dans sa relation aux autres et dans l’occupation d’un espace sur terre.
( L’être-là du corps)
Carnet de voyages
C’est dans la multitude de réalités lointaines, que le regard se perd, peine à déchiffrer certains secrets et se fait mémoire.
Le tourbillon de ces images volées, au détours de regards sont momentanément perdus dans le labyrinthe de la mémoire, , oubliées, elles ressurgissent à notre insue , elles prennent leurs place dans notre univers, deviennent parfums , couleurs puis empreintes.
Regards
Le ciel, la terre et l’eau sont autant d’ancêtres et de vies anciennes.
Quelque part par là, sur la surface des profondeurs, nagent sans cesse le début et la fin, la fin et le début.
Textes de Sylvie Delame
GMAC PARIS
GMAC Grand Marché d'Art Contemporain
Esplanade du Château de Vincennes
Du 31 octobre au 4 novembre 2018